[Arthur Forgeais, Collection de Plombs Historiés trouvés dans la Seine, Quatrième série: Imagerie Religieuse (Paris: Chez l'Auteur, 1865), p. 115.]

La Mère de Dieu, assise sur un trône, porte sur son bras droit l'Enfant Jésus (à peine reconnaissable), et tient de la main gauche un sceptre terminé par une fleur de lis. Sa tete est couronnée et nimbée. Le trône paraît garni de brancards que supportent deux petits personnages en marche, placés à droite et à gauche, et tenant chacun une sorte de pavillon (ou ombrellino). Mais cet insigne pourrait être porte de part et d'autre par un autre que le [p.116] porteur de la statue. Le tout est bordé de deux filets entre lesquels court une légende complétement illisible, autant que j'en suis juger après bien des efforts pour y trouver un sens.

Cette enseigne, de forme carrée, est trilobée dans sa partie supiéreure, et garnie d'agrafes ou anneaux, comme nous enavons vu a aux enseignes de pèlerinages.

 

Ce plomb, du XVIe siècle, a été trouvé au pont au Change, en 1863.

 

J’ai publié, dans mon second volume (Pèlerinages, 1863, pp. 28-34), deux sonvenirs des voyages de dévotion à Chartres, et, ce que j'en ai dit alors me dispense de revenir sur les détails déja donnés. Mes nouvelles trouvailles confirment plus d'une assertion que j'avais avancée, en m'appuyant sur les recherches de M. Cartier; ce qu'il y a de maladrcsse, de grossièrete même dans l’exécution de nos plombs, n'empêche pas de reconnaître qu'ils aviènt tous pour point de départ un type passablement maintenu. Cette fois nous avons encore au droit la statue ancienne, portée processonellement, et à l'avers la sainte chemise (comme on disait), avec un tracé circulaire qui représentait peut-être les murailles de la ville. Je m'en référe, pour ne pas sembler m'approprier un travail bien fait par autrui, à ce que disait M. Cartier (Mélanges Archéologie, publiés par les P. P. Cahier et Martin, t. I, p. 58 et 62), en rappelant la délivrance de Chartres, assiégée par les Normands.

Que si l’on demandait pourquoi ces nouvelles enseignes de pélerinage prennent place maintenant dans une série où la vie et les souvenirs de Notre-Dame sont le principal sujet, ma réponse ne sera pas difficile, et j'espère qu'elle sera trouvée acceptable.

 

La fortune journalièrede la drague amène des résultats bien mêlés, qùi n’obéisssent guère aux lois d'une classification etablie sur l'ordre [p.117] logique.  Aussi, tout en ayant d’abort attendu que ma collection fût déjá nombreuse, avant de former des séries qui donnassent à chaque volume l’air d’un groupe où il y eût de l’unité, je me trouve inévitablement ramené bien des fois en arrièrre par des pièces récemment découvertes.  Prétendre les réserver toutes pour des compléments futurs, ce pourrait être occasion à des ajournements don’t je ne sais si je verrais l’époque.  Quand je puis donc trouver une place à ces plombs, je la leur donne dans une série courante.  Le lecteur jouire ainsi plus tôt de mes petites découvertes, et cependant l’ordre méthodique ne sera troublé qu’à demi.  Or, cette fois, la représentation de la sainte Vierge portant Jésus m’offrait une raison quelconque (prétexte, si l’on veut), que j’ai mis à profit.

 

Il est probable que les antiquaires sérieux m’en veuillent de cet empressement à mettre en lumière un type si célèbre.  Ils auraient pu longtemps attendre les documents que je livre ainsi à leur appréciation dès la première oportunité qui se présente.