Sans aucun doute l'un des plus célèbres
pèlerinages du Moyen Age, Rocamadour doit sa célébrité à un ermite du nom
d'Amadour qui bâtit au IIIe siècle une petite chapelle dédiée à la
Vierge. Ce pèlerinage, qui prend son essor au XIIe siècle, est
organisé autour d'une sculpture représentant une Vierge en majesté d'époque
romane, figurant encore au sanctuaire. C'est précisément cette image qui est
représentée librement sur les enseignes de Rocamadour. Ces dernières, appelées
aussi sportelles (du latin sportella, qui signifie petite corbeille et
faisant certainement allusion à la besace sur laquelle le pèlenn pouvait fixer
l'objet), ont été mises au jour dans plusieurs sites européens (France,
Allemagne, Angleterre, Scandinavie, Estonie...)l Les enseignes de
Rocamadour ont des points communs qui les distinguent: absence constante de
jour, permanence d'une forme ovoïde dite en navette. Cette forme
caractéristique évoque celle des sceaux et l'enseigne apparaît certainement
comme la copie du sceau de l'église, à la seule différence qu'elle est dotée
d'annelets permettant d'être fixée au vêtement du pèlenn. Cette hypothèse est
confirmée par le mot SIGILLUM (sceau), qui ouvre la
légende de toutes ces enseignes. De même que le sceau sur le parchemin vaut
validation de celui-ci, l'«enseigne-sceau» devient un objet d'identification et
de validation du pèlennage accompli. Dans le champ de l'enseigne apparaît
l'image de la Vierge assise, couronnée, nimbée, tenant un sceptre de la main
droite et portant, sur son bras gauche, l'Enfant Jésus presque toujours pourvu
du nimbe crucifère. Ce type d'enseignes, Caractéristiques de Rocamadour, a
également la particulanté d'avoir été diffusé par le sanctuaire pendant plusieurs
siècles, ce qui en rend d'ailleurs la datation particulièrement délicate.
1. Voir l'élude de Koster, 1983, pp 43‑88.
Enseigne de pèlerinage: Notre Dame
Rocamadour , fin XIIIe-début
XIVe siècle
Plomb-étain
H. 49 L. 28
INSCRIPTION
+ SIGILUM: BEATE MARIE DE ROCAMADOR (Traduction: sceau (ou enseigne) de la
bienheureuse Marie de Rocamadour) .
HISTORIQUE
Trouvée à Paris dans la Seine au pont
Saint-Michel en 1854; anc. coll. Forgeais. Acq. 1861‑1862.
Enseigne type, encore pourvue de quatre anneaux de fixation.
BIBLIOGRAPHIE
Forgeais, 1863, p. 57 ill. Du Sommerard,
1883, n° 8841. Valon, 1930, pp. 67-68, fig. 18. Koster, 1983 b. pp 67-68 ill.
Erlande-Brandenburg, Le Pogam et Sandron, 1993, p 51 ill.
[p.97]
Enseigne de pèlerinage: Notre Dame
Rocamadour, fin XIVe‑début
XVe Siècle
Cl. 4772
Plomb‑étain
H. (maximum conservée) 46; L. 36
INSCRIPTION
[SI]GILLUM. BEATE [MA]RIE
DE ROCAMADOR
(Traduction: sceau (ou enseigne) de la
bienheureuse Marie de Rocamadour)
HISTORIQUE
Trouvée à Paris dans la Seine; au
Pont-du-Change en 1856; anc. coll. Forgaeis. Acq. 1861-2.
Variété de l'exemplaire précédent; l'enseigne est incomplète
à ses parties supérieure et inférieure, et ne conserve plus que deux annelets
de fixation.
BIBLIOGRAPHIE
Forgeais, 1863, p. 58 ill.
Du Sommerard, 1883, nO 8843.
Valon, ]930, pp. 65‑67, fig. 17.
Koster, 1983 b. pp 64‑65 ill
Enseigne de pèlerinage: Notre Dame
Rocamadour, XIIIe siècle (? )
Cl. 17975
Plomb‑étain
H. 66; L. 40
INSCRIPTION + SIGILLUM: BEATE MARIE:
DE ROCAMADOR (Traduction: sceau (ou enseigne) de la bienheureuse
Marie de Rocamadour) .
HISTORIQUE
Trouvée à Paris dans la Seine; anc. coll.
Gay. Don anonyme 1909
Enseigne type ne conservant qu’une seule attache. Deux
enseignes, l'une conservée au musée de Cluny (voir notice suivante), l'autre
dans la collection Van Beuningen àCothenl, sont identiques à
celle-ci et laissent supposer qu'elles sont originaires du même moule.
1 Inv. 144; voir Koster, 1983, pp. 59‑60 ill. et Van
Beuningen et Koldeweij, 1993, p.227, no473 ill.
BIBLIOGRAPHIE
Inédit.
[p.98]
Enseigne de pèlerinage: Notre Dame
Rocamadour, XIIIe siècle (?)
Cl. 17976
Plomb étain
H. (maximum conservée) 58; L. 43
INSCRIPTION
[si]GILLUM: BEATE MARIE: DE ROCAMAD[orl
(Traduction: sceau (ou enseigne) de la
bienheureuse Marie de Rocamadour) .
HISTORIQUE
Trouvée à Paris dans la Seine au
Pont-au-Change; anc. coll Gay. Don annonyme 1909.
Plomb-étain
Enseigne identique à l'exemplaire
précédent; incomplet à la partie supérieure, l'objet conserve néanmoins deux
annelets de fixation.
BIBLIOGRAPHIE
Valon, 1930, pp. 39 40 fig 4
Koster, 1983 b. p. 58 ill.
Enseigne de pèlerinage: Notre Dame
Rocamadour, XIVe siècle
CL. 23433
Plomb‑étain
H. 46 ; L. 27
INSCRIPTION
+ SIGI[ll]UM |b]EATE [marie de] ROCAMADOR
(Traduction: sceau (ou enseigne) de la
bienheureuse Marie deRocamadour)
HISTORIQUIE
Provenance inconnue Acq. 1995.
Enseigne type: la partie inférieure est
sérieusement endommagée .
BIBLIOGRAPHIE
Bruna, 1995 b
Enseigne de pèlerinage: Notre Dame
Rocamadour , fin XIIIe-début
XIVe siècle
Cl. 4771
Plomb-étain
H 45; L. 26
INSCRIPTION
[sig]LLUM BEATE [marie de r]OCAMADO[r]
(Traduction: sceau (ou enseigne) de la
bienheureuse Marie de Rocamadour).
HISIORIQUE
Trouvée à Paris dans la Seine au pont
Saint-Michel en 1858; anc. coll. Forgeais. Acq. 1861-1862
Variété des exemplaires précédents. Les
détails sont peu lisibles et il ne subsiste qu'un seul annelet de fixation.
BIBLIOGRAPHIE
Forgeais,
1863, p. 60 ill. Du Sommerard, 1883, n° 8842. Valon, 1930, pp. 68‑70,
fig. 19. Koster, 1983 b. p. 68 ill.
[p.99]
Enseigne de pèlerinage: Notre Dame
Rocamadour? XIVe siècle (?)
Cl. 23517 (réinventoriée en 1996)
Plomb‑étain
H. 49; L. 28
INSCRIPTION: Illisible, mais certainement identique
aux exemplaires précédents.
HISTORIQUE Trouvée à Paris dans la Seine; anc. coll.
Forgeais. Acq. 1861-1862.
Enseigne type; l'altération sérieuse de l'enseigne rend
difficile la lecture de ses détails décoratifs.
BIBLIOGRAPHIE Inédit.
Enseigne de pèlerinage: Notre Dame
Rocamadour, XIVe siècle
Cl. 4610
Plomb‑étain
H. 47; L. 29
INSCRIPTION: SIGILLU[m b]EA[te] MARIE DE
ROC[am]ADOR (Traduction:
sceau (ou enseigne) de la bienheureuse Marie de Rocamadour) .
HISTORIQUE:Trouvée à Paris dans la Seine; anc. Coll.
Forgeais. Acq. 1861‑1862.
Enseigne type; comme sur l'exemplaire
précédent, l'oxydation rend délicate la lecture de l'enseigne. L'objet a perdu
une partie de sa surface.
BIBLIOGRAPHIE: Du Sommerard, 1883, n° 8683.
Valon, 1930, pp. 50-51, fig 10.
Koster, 1983 b. p. 74 ill.